La NAO existe depuis 1982 (lois Auroux) et malgré les ajouts réguliers du législateur sur le champ de la négociation (gestion des emplois et des parcours professionnels, l’égalité professionnelle), les NAO se centrent essentiellement sur la politique salariale.
La période des NAO demeure une période de tension dans l’entreprise et une des seules négociations qui intéressent vraiment les salariés. C’est compréhensible en comparaison des autres négociations dans l’entreprise qui passent la plupart du temps inaperçues, faute d’enjeux suffisamment forts et visibles à court terme. A l’occasion de nombreux diagnostics sociaux, en interrogeant les salariés, j’ai souvent remarqué que le seul moment fort du dialogue social dont tout le monde se rappelle sur une année est ce rendez-vous : lecture de la communication de la direction ou des syndicats et ... impacts concrets sur sa situation. Et souvent déceptions ou frustrations en sortie de processus, qu'il y ait accord ou pas.
Oui, ce sujet de dialogue social intéresse tous les acteurs dans l’entreprise. Mais ce rendez-vous "obligatoire" (souvent "ritualisé") n’est-il pas un moment qui ne fait que cristalliser des tensions dont les acteurs n’ont pas tous les leviers pour les apaiser ? En particulier dans un contexte où le retour violent de l’inflation remet au premier rang des préoccupations la question du pouvoir d’achat ? Et donc celle des garanties collectives pour le maintenir.
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